Fête de la Science 2016 : Conférence Electromania

L’électricité : progrès d’hier ou de demain ? Envisagée au XIXème siècle comme un progrès spectaculaire et fascinant, l’électricité constitue-t-elle encore aujourd’hui la promesse de nouvelles conquêtes et innovations ? Cette conférence propose une approche interdisciplinaire croisant littérature, médecine et physique.

Résumés des interventions :


Claire Barel-Moisan (CNRS, ENS-Lyon) et Delphine Gleizes (Université Lyon 2) : L’électricité dans la littérature du XIXe siècle : fascination, rêves et peurs
Le XIXe siècle constitue un moment clef dans l’histoire de l’électricité, où une grande diversité d’applications techniques sont découvertes par le public grâce à des prototypes (expérimentations présentées par exemple dans le cadre des expositions universelles), mais pénètrent aussi peu à peu dans la vie quotidienne (éclairage, énergie motrice, communications…). Cette conférence envisage la fascination que produisent ces innovations à travers la place qu’elles occupent dans les fictions romanesques, entre autres dans la littérature d’anticipation qui se développe dans la seconde moitié du siècle. Entre rêves, peurs, et satire, ces textes déploient un imaginaire électrique qui nourrit encore en partie nos représentations de l’électricité.

Nicolas Foray (INSERM, Centre de Recherches en Cancérologie de Lyon) : Les avancées de la radiothérapie de Victor Despeignes à aujourd'hui
Du 4 au 24 juillet 1896, il y a 120 ans, le lyonnais Victor Despeignes réalisait le tout premier traitement radiothérapique de l’Histoire contre un cancer. La ville de Lyon, grâce au mécénat et au soutien logistique des Frères Lumière, était alors l’un des foyers majeurs de la recherche sur les radiations, en radiobiologie et en radiologie. C’est à Lyon que les premières limites des techniques d’irradiation de l’époque apparurent : des rayons X de trop faible énergie, un étalement de la dose insuffisant, une géométrie des faisceaux qui ne protégeaient pas assez les tissus sains et ne ciblaient pas suffisamment la tumeur. A travers les développements technologiques et conceptuels, la radiothérapie anti-cancéreuse a franchi un à un tous ces défis. Toutefois, il y en a d’autres, notamment la prise en compte de la radiosensibilité individuelle pour assurer un meilleur traitement personnalisé. Ironie du sort, cette idée est également née à Lyon et y trouve aujourd’hui un développement inattendu.

Bruno Luscan (Directeur de programme de recherche, SuperGrid Institute) : Les réseaux électriques dans la transition énergétique
La transition énergétique passe par une « décarbonisation » de la production électrique. Cette transition vers un système électrique fondé sur des sources d’énergies renouvelables requiert une adaptation profonde des réseaux électriques. La technologie du courant continu présente des avantages techniques importants pour intégrer les énergies renouvelables à grande échelle. L’électricité est appelée à devenir le vecteur énergétique dominant et structurant de nos sociétés modernes.

Les intervenants :


Claire Barel-Moisan
est chargée de recherches au CNRS (UMR IHRIM, ENS-Lyon). Spécialiste de la poétique romanesque balzacienne, elle a publié des travaux portant sur la littérature romanesque du XIXe siècle (en particulier sur Balzac, Sand et Flaubert), et sur les liens entre littérature et sciences. Elle dirige l’ANR Anticipation, sur le roman d’anticipation scientifique au tournant du XIXe siècle (1860-1940).






Delphine GLEIZES est maître de conférences en littérature française du XIXe siècle à l’université Lumière Lyon 2 et membre de l’UMR 5317 IHRIM. Ses travaux portent sur les rapports entre littérature et culture visuelle. Elle a travaillé également sur les liens entre sciences, techniques et arts, dans le domaine de l’optique et plus récemment, dans celui de l’électricité.



Nicolas Foray est Directeur de Recherche à l’Inserm et anime le Groupe de Radiobiologie de l’UMR 1052 Inserm (Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon). Il a été lauréat de l’Académie des Sciences en 2009 et assure la présidence de la Société Francophone de Radiobiologie. En 2014, il a co-fondé la Société Neolys Diagnostics, start-up lyonnais commercialisant les tests de prédiction de radiosensibilité initiés au laboratoire. Ces tests permettent d’éviter la plupart des effets secondaires de la radiothérapie. Nicolas Foray a également entrepris un programme de biographies des pionniers lyonnais des radiations en s’efforçant de retrouver leurs descendants.



Bruno Luscan est actuellement directeur de programme de recherche au sein du SuperGrid Institute, Institut pour la Transition Energétique financé par l’Etat Français au travers du programme Investissements d’Avenir. Diplômé de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole Nationale de Techniques Avancées, il a exercé diverses responsabilités techniques et managériales au sein des activités Transmission et Distribution d’énergie du groupe Alstom, récemment devenu General Electric


Publié le 23 novembre 2016 Mis à jour le 24 novembre 2016