La défiguration de Léon Cristiani

En résonance avec l’exposition Alexandre Lacassagne et le tatouage, à voir jusqu’à la fin du mois de mai à la BU Santé Rockefeller, nous vous proposons de consulter en ligne la thèse que Léon Cristiani, élève de l'École du Service de Santé militaire, a soutenu sous la direction d’Alexandre Lacassagne en 1902. Après sa soutenance, le Dr Cristiani s’est installé au Maroc, il sera un des fondateurs de la santé publique marocaine et à l’origine de la création de l’hôpital Cocard de Fez en 1912.

La thèse de Léon Cristiani porte sur la défiguration. Dans le chapitre V consacré aux variétés de la défiguration, il traite du tatouage de la face et explique, en se référant aux travaux de Cesare Lombroso et du Pr Lacassagne, que chez les européens : « […] le fait d'afficher sur une région aussi apparente que la face une sentimentalité souvent déplorable montre […], mieux que dans les tatouages siégeant sur une autre partie du corps, ce manque de pudeur et cette forfanterie bien caractéristiques du criminel ». Il considère qu’en Europe, le tatouage facial est la preuve d’une « perversion toute particulière du sens moral chez celui qui en est porteur ».