Essai sur l’historique et le développement de la médecine légale
Feuilletez en ligne cette thèse de Charles Masson, dirigée par Lacassagne
L’exposition "Alexandre Lacassagne et le tatouage" se termine; pour rendre hommage au fondateur de « l’école lyonnaise de médecine légale » nous vous proposons de consulter en ligne la thèse d’un de ses élèves, Charles Masson qui fut préparateur dans son laboratoire de médecine légale. Cette thèse soutenue en 1884 est l’exemplaire personnel du Professeur Lacassagne : en la feuilletant, on découvre les annotations inscrites par le Professeur au cours de sa lecture du travail de son élève.
Charles Masson, construit le plan de sa thèse sur l'histoire de la médecine légale en reprenant les trois phases proposées par Lacassagne dans son "Précis de médecine judiciaire". Comme son maître, il distingue trois périodes : la première qualifiée de « fictive », le temps où le sacré prédomine, une seconde phase dite « abstraite » qui débute à l’époque de l’Empire romain et se prolonge jusqu’au siècle des Lumières. Il s’agit d’une ère de transition vers la modernité avec le recours ponctuel à des experts médicaux dans certaines affaires judiciaires, comme Ambroise Paré (1510-1590) ou Paolo Zacchias (1594-1659). La consécration de la médecine légale comme science exacte advient après 1750 et constitue la troisième période qualifiée de « positive ». Elle se caractérise par la mise en place d’une législation, la création de centres universitaires et de laboratoires aménagés pour l’exercice de l’expertise. Charles Masson rend un hommage appuyé à son maître en indiquant que Lyon dispose grâce à lui du laboratoire qui « présente le plus haut degré de perfection ». Il décrit l’amphithéâtre, « clair, spacieux » ou tous les élèves peuvent suivre une autopsie, la salle est « reliée par un ascenseur à de vastes sous-sols où sont conservés les cadavres » et à côté se trouve le laboratoire qui peut accueillir jusqu’à quarante élèves. Il signale aussi l’existence d’un Musée dans lequel Lacassagne a rassemblé de nombreuses pièces (crânes de suppliciés, armes et instruments ayant servi dans les affaires judicaires, photographies, cartes, graphiques de statistique, rapport d’autopsie.) et précise que le musée conserve « une collection de près de 2 000 tatouages réunis grâce aux persévérantes et patientes recherches de M. Lacassagne ».