André-Marie Ampère, philosophe des sciences

L'ouvrage que nous vous présentons est l’exemplaire de la collection du Musée d’histoire de la médecine et de la pharmacie qui a récemment rejoint le fonds ancien de la BU.

Tout au long de sa vie Ampère s’est intéressé à la philosophie qui était selon lui la « seule science importante » ; mais c’est seulement deux ans avant sa mort qu’il publie le premier volume de son Essai sur la philosophie des sciences. La seconde partie, qu’il avait fini de rédiger, sera éditée en 1843 par son fils Jean-Jacques. Autodidacte, lecteur assidu de l’Encyclopédie, Ampère est profondément imprégné par les idées des hommes des Lumières : il croit en l’unité profonde du savoir et accorde beaucoup d’importance aux relations de la philosophie et de la science. Il élabore un système par embranchements génératifs qui lui permet de donner un caractère encyclopédique à sa classification. Comme le souligne Jacques Merleau-Ponty, « toutes les formes de l’activité intellectuelle ont leur place chez Ampère, y compris la métaphysique, la théologie, la psychologie, toutes exclues par Comte ». Sa logique classificatoire le conduit même à anticiper certaines disciplines qui n’existaient pas à son époque comme l’ethnologie ou la glossologie qui correspond assez bien à la linguistique actuelle. Il est aussi l’inventeur de nouveaux termes comme géologie, cinématique ou cybernétique.