La vie cachée des livres - épisode 3

Une fois qu’il a rejoint son étagère, le livre commence sa vie publique… qui n’est pas de tout repos. Nomade (prêté) ou sédentaire (lu in situ), il fait, après quelques années d’activité, l’objet d’une évaluation quant à son usage, évaluation au terme de laquelle son sort sera décidé.

La vie du livre au jour le jour

Que l’on souhaite emprunter un livre ou simplement le consulter sur place, l’essentiel est de pouvoir le localiser, ce qui peut être fait par le biais de Sherlock, qui indique son emplacement et sa cote, ou en furetant directement parmi les étagères, les documents étant regroupés par thématique. Dans un cas comme dans l’autre, cela suppose que les livres soient effectivement rangés à la place qui est attribuée, d’où l’importance d’un reclassement régulier, rigoureux et fréquent.
Très sollicités, les livres se dégradent. Une remise en état s’impose alors : nettoyage de la couverture, réparation de la reliure, gommage pour effacer les annotations qui abîment voire empêchent d’utiliser certains manuels (QCM par exemple).

Pourquoi retirer les livres des rayons de la BU ?

Après des années de bons et loyaux services, la question se pose de retirer les livres des rayonnages.
Le désherbage – c’est ainsi que l’on nomme cette opération dans le jargon des bibliothèques – est une opération délicate mais nécessaire, à la fois pour libérer de l’espace dans des bâtiments qui ne sont pas extensibles et pour mieux répondre aux besoins des lecteurs (remplacer les anciennes éditions par la dernière en date, supprimer des ouvrages aux informations obsolètes, etc.).
Pour procéder au désherbage, les bibliothécaires s’appuient sur des critères objectifs : date de parution, numéro de l’édition, quantité d’exemplaires et, surtout, nombre d’emprunts. Ces paramètres sont pondérés par la prise en compte du type de document : des livres destinés à un public de chercheurs sont nécessairement moins utilisés que des manuels de préparation à des concours ! Aussi, un livre peu emprunté n’est-il pas automatiquement désherbé.

Que deviennent les livres ensuite ?

Enlever les livres des rayons, ne signifie pas toujours leur mise au pilon. A vrai dire, c’est même une minorité qui fait l’objet d’une élimination pure et simple, la plupart du temps en raison de leur état physique déplorable.
De nombreux documents sont déplacés dans un magasin, c’est-à-dire dans un espace réservé aux professionnels, de grande dimension et offrant de bonnes conditions de conservation. Ces livres restent néanmoins accessibles pour le public qui a toujours la possibilité de les consulter ou de les emprunter en faisant une demande via le catalogue en ligne de la BU ; ils sont alors à retirer au bureau d’accueil. En règle générale, les BU Lyon 1 conservent un exemplaire de chaque titre qu’elles possèdent, c’est-à-dire que si un manuel a été acheté en quinze exemplaires et que tous sont désherbés, l’un d’eux sera mis en magasin. Mais que deviennent les quatorze exemplaires restant ?
A moins qu’ils soient dégradés ou vraiment trop anciens, ces ouvrages sont donnés à des associations partenaires de l’université afin qu’ils aillent garnir les rayonnages d’autres bibliothèques, généralement en Afrique francophone.
Et c’est ainsi que commence la deuxième vie des livres.


Publié le 7 janvier 2019 Mis à jour le 9 janvier 2019