Aux origines de la vie sur terre

La narration est uniquement imagée, dans un style graphique presque monochrome rappelant une impression au pochoir ou en sérigraphie. Des textes brefs apparaissent néanmoins dans les pages d’introduction, en guise d’entrée en matière.

Le livre s’ouvre sur la description des premiers moments de notre planète (grand bombardement météoritique).
Il décrit ensuite chronologiquement, au fil de ses double-pages, l’évolution de la vie sur Terre, racontée par des dessins schématiques de nombreux organismes, élaborés fidèlement d’après les fossiles mis au jour, souvent jusqu’au rang de l’espèce. L’originalité de l’ouvrage doit beaucoup à cette exhaustivité graphique.
Les organismes animaux sont à l’honneur, mais on trouve aussi quelques représentants végétaux et fongiques.



L’apparition de grands plans d’organisation au sein du règne animal est clairement mise en évidence à travers la représentation des faunes ayant livré les premiers organismes multicellulaires connus (Précambrien, Ediacara, Australie), puis témoignant de leur brusque diversification morphologique (Cambrien, schistes de Burgess au Canada).
La clef de compréhension de l’ouvrage réside dans l’index visuel des organismes représentés au fil des pages, désignés par leur nom latin de genre (la plupart du temps), structuré par ères géologiques et rythmé par l’indication des grandes extinctions.

Certaines formes portent une mention particulière, permettant au lecteur de faire le lien avec la vie actuelle, dont l’homme (apparition de structures cruciales : cellules, membres, fleurs …), et de découvrir des organismes éteints aux dimensions exceptionnelles (scorpion géant…).



Ce livre, qui a reçu la caution scientifique du Muséum d’histoire naturelle de Nantes, offre une vision claire et synthétique de l’aventure de la vie sur Terre, des débuts à aujourd’hui. Bien que conçu pour la jeunesse, il peut tout à fait profiter au public profane adulte et constituer, pourquoi pas, une introduction réussie à la paléontologie !



A consulter également sur le même thème à la BU Education Lyon Croix-Rousse, dans des styles graphiques très différents, les deux autres documentaires suivants :

L’incroyable histoire de la vie sur Terre, de Catherine Barr, Steve Williams, Amy Husband, éd. Nathan, 2016.


Un livre foisonnant, aux dessins généreux et dont le texte écrit par deux scientifiques nous conte l’aventure de la vie comme une petite histoire.

La vie : une histoire de l’évolution, de Steve Jenkins, éd. Circonflexe, 2003.


Un livre esthétique et soigné, qui vaut le détour bien que déjà ancien. L’évolution des organismes vivants y est illustrée par des collages réalisés à partir de papiers de grammages et textures divers, incluant parfois des éléments végétaux. Il contient enfin une introduction aux mécanismes biologiques de l’évolution.



Pour les plus petits, ces deux jolis albums, dans des esthétiques différentes, introduisent la notion de vie cellulaire, d’origine et de devenir de la Terre et du vivant.

Je suis, Allegra Agliardi, éd. Les Grandes Personnes, 2017
Suggère la diversification et la profonde unité des êtres vivants à partir de transparents consécutifs figurant la cellule et ses divers assemblages, des méduses à l’homme.


Peut-être que le monde, Alain Serres et Chloé Fraser, éd. Rue du Monde, 2017
Vibrante explosion chromatique de quatre nuances franches (bleu, rouge, vert et jaune) sur camaïeu de gris, une réflexion poétique sur les débuts de la vie terrestre, son épanouissement et son devenir. Celui-ci est plus que jamais, selon le texte, dans les mains de l’humanité.



Cet album fait partie de la sélection pour le Prix Pralije Littérature jeunesse.


… Et enfin, pour les plus grands, voir l’ouvrage synthétique de l’Académie des sciences, qui expose l’état des connaissances actuelles sur les conditions physico-chimiques ayant présidé à l’apparition des premières structures vivantes sur la Terre.
Les origines du vivant : une question à plusieurs inconnues, sous la dir. de Roland Douce et Eric Postaire (Académie des sciences), éd. Gallimard, 2016.


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